Liste 175

Cette liste a été jouée avec beaucoup de succès au tournoi de Limetz en 2019 ( où elle a terminée à la 2^ème place). Elle était particulièrement bien adaptée au thème de ce tournoi qui  était  « Les croisades 1096 – 1303 ».

1. Idée générale

Les chevaliers moyens élite constituent un type de troupe très difficiles à battre de face dans un tournoi dont le thème exclut les chevaliers lourds et les phalanges.  Pour augmenter la probabilité de leur trouver des cibles mieux vaut les jouer en masse afin de présenter un large front difficile à éviter et produire un effet de rouleau compresseur. Ceci oriente le choix vers des chevaliers impétueux dont le coût budgétaire est moindre. Toutefois ce type de troupe étant peu manœuvrable, il faut satisfaire deux impératifs :

• garantir les meilleures chances d’obtenir un terrain favorable  (donc trouver une liste qui offre la possibilité d’avoir un général  Stratège) ,
• opter pour une organisation qui permette de maximiser la force de frappe frontale tout en garantissant la protection des flancs.

Mon choix s’est donc porté sur la liste Français féodaux qui remplissait le mieux ces conditions par les possibilités qu’elle offre :

• un Stratège avec Philippe Auguste
• un maximum de 16 KN moyens
• tous les KN impétueux peuvent être classés élite
• 2 chevaliers impact et 2 cavaliers lourds impact sont disponibles pour offrir une capacité de manœuvre
• Peu de troupes « accessoires » obligatoires (uniquement 2 lanciers lourds )

2. Organisation de l’armée

• Le concept est de :
  • Prendre un général Stratège afin de maximiser les possibilités de contrôle du terrain lors de la séquence de mise en place,
  • maximiser le nombre de chevaliers élite,
  • disposer d’une petite capacité de manœuvre et de réaction (les 2 KN impact) échappant aux contraintes de la charge incontrôlée,
  • répartir les chevaliers dans les 3 corps afin que chaque corps puisse avoir une mission offensive,
  • prendre le maximum de LI afin de :
    1. en priorité, protéger le maximum de Kn des tirs adverses
    2. éventuellement, contrôler un terrain difficile si c’est impératif
  • conférer à un corps une capacité supplémentaire d’infanterie afin de
    1. couvrir une aile du côté du terrain ouvert
    2. de protéger le camp « a minima ».
    3. Ceci impose de faire commander ce corps par le général Stratège puisqu’il aura à gérer en permanence :
       • 2 missions divergentes (attaquer et couvrir)
       • 2 types de troupes qui ne peuvent manœuvrer ensemble en groupe (infanterie et Kn)

• Pour l’organisation détaillée, voir le fichier Excel (ou ci-dessous)
• Commentaires sur les choix d’organisation :
  • Conformément au concept général, chaque corps dispose d’au moins 3 KN impétueux : tous les corps ont une fonction offensive
  • Le corps 3 est conçu pour répondre à 3 hypothèses de déploiement :
    1. dans une position où il n’aura rien d’autre à faire que d’attaquer tout droit sans se préoccuper de ses flancs ; c’est-à-dire :
       • soit au centre de l’armée
       • soit sur une aile sécurisée par une zone côtière
    2. en embuscade, si l’opportunité se présente,  afin de créer la surprise ou reprendre l’initiative . Pour ce faire il est limité à 4 unités afin de tenir sur un seul marqueur d’embuscade.
    3. Mettre en œuvre une marche de flanc si le terrain impose cette solution.
    4. Compte tenu de la simplicité de sa mission et du faible volume de troupe à contrôler il est commandé par un général ordinaire inclus. Le seul LI de ce corps sert à protéger le général des tirs adverses.
  • Le corps 1 doit toujours être déployé sur l’aile la plus découverte :
    1. Les KN impétueux sont chargés de l’attaque principale,
    2. Les lanciers lourds sont en deuxième échelon en bout de ligne, prêts à faire face à toute tentative de débordement
    3. Le chevalier impact permet de manœuvrer, il doit être déployé soit en bout de ligne, soit en deuxième échelon des Chevaliers impétueux
    4. Le levée est dédiée à la garde du camp.
    5. Comme pour les autres corps , la mission prioritaire des LI est de protéger les Chevaliers des tirs amis.
  • Le corps 2  peut être déployé au centre ou sur une aile fermée. Son chevalier impact constitue sa seule capacité de manœuvre . En fonction du terrain il peut donc être déployé en bout de ligne s’il existe une possibilité de déborder la ligne adverse , u en deuxième échelon pour boucher les trous dans la ligne des chevaliers impétueux.

3. Doctrine

L’armée est conçue pour attaquer sur un large front de 10 à 12 unités pour tirer tout le parti de son potentiel de choc. L’idée est simple : il faut enfoncer la ligne adverse avant que celui-ci ne puisse menacer les flancs. Toute la difficulté consiste donc à arriver en bloc car l’effet majeur risque d’être dilué si l’attaque s’échelonne en plusieurs vagues de 3 ou 4 chevaliers isolés. Arriver en ordre et tous ensemble constituera donc le principal défi.

A cet égard il faudra d’abord éviter que l’adversaire ne puisse tirer parti du terrain :

• Soit pour disperser l’armée en la faisant partir dans toutes les directions si le terrain est trop ouvert,
• Soit pour cloisonner et séparer les chevaliers avec du terrain accidenté ou difficile dans les secteurs centraux.

Le placement du terrain est donc déterminant et il faut tirer le partir maximal de la présence d’un stratège dans les rangs français pour modeler le terrain au mieux.

En conséquence, si le français gagne l’initiative il ne faut pas hésiter à choisir d’être défenseur (car ce choix garantit un meilleur contrôle dans le placement du terrain) devant 2 types d’armées :

• celles qui le surclassent en capacité de manœuvre (typiquement les armées de cavaliers montés)
• celles dont les capacités d’occupation des terrains accidentés sont nettement supérieures.

Qu’il soit attaquant ou défenseur, le français doit tenter d’obtenir une zone côtière. 

Ensuite pour garder la cohésion de la ligne il faut garder à l’esprit quelques principes :

• L’ennemi essaiera certainement de déclencher une charge incontrôlée d’une partie des KN impétueux pour désorganiser leur ligne.  Le plus souvent il essaiera d’atteindre cet objectif en amenant des LH ou LI à portée de charge. C’est là que l’écran des LI devant les chevaliers français prend toute son importance . En effet la règle stipule qu’une troupe impétueuse ne part pas en charge incontrôlée si elle doit interpénétrer des troupes amies et que la cible est constituée par des troupes légères. Donc il faut faire attention à bien anticiper le mouvement des légers de l’adversaire afin qu’il y ait toujours un écran de LI amis entre eux et les KN impétueux.
• Pour arriver en bon ordre avant la première charge,  le choix  d’activation des corps peut avoir son importance. Tant que  la situation le permet, il vaut mieux commencer par activer le corps 3 qui possède la plus faible capacité de commandement. Il sera plus facile au corps 2 (avec son stratège) de s’aligner sur lui en s’adaptant aux circonstances et ,de même, dans une moindre mesure pour le corps 1 (général compétent).
• Il vaut mieux garder la cohésion de toute la ligne pour réaliser l’effet majeur à moyen terme plutôt de chercher un ou deux gains marginaux immédiats au risque de dissocier les groupes de chevaliers. C’est souvent ce qui arrive quand l’adversaire vous tente en laissant un léger en situation de coupure d’esquive.
• Si l’ennemi tente une marche de flanc il ne faut pas s’en inquiéter outre mesure. En effet :
  1. statistiquement elle arrive rarement avant le 3^ème ou quatrième tour ; à ce stade les chevaliers devraient normalement être engagés avec le gros de la ligne adverse ,
  2. si le déploiement des français a été réfléchi correctement, le corps  2 devrait logiquement être déployé du côté menaçant où arrivera la marche de flanc. Les 2 unités de lanciers et éventuellement le chevalier impact doivent pouvoir ralentir suffisamment longtemps pour permettre aux Kn impétueux de faire leur travail.

Il reste le problème des armées adverses fortes en éléphants. En général on pourra en trouver 3 ou 4 dans les poules féodales. Face à un tel adversaire, le principe est de ne démonter que le strict nécessaire de troupes uniquement si le terrain l’impose. En effet les troupes d’accompagnement des éléphants sont très vulnérables aux chevaliers . Mieux vaut en garder un maximum montés et se débrouiller pour faire face aux éléphants avec des LI et si possibles les lanciers lourds.